Vivre à Tokyo c’est aussi une aventure culinaire. Bien que nous cuisinions déjà beaucoup de plats japonais en France et au Canada, et que nous soyons donc assez familiers avec les goûts et les pratiques, s’installer ici et ne pas dépenser énormément en alimentation a néanmoins impliqué quelques ajustements. Heureusement, tout ce qui touche à la cuisine japonaise reste globalement très agréable et nous avons rapidement trouvé nos repères dans ce nouveau cadre.

Repartir de zéro : l’art de réapprovisionner ses placards

Le plus grand défi, en arrivant à Tokyo, a été de repartir de zéro pour acheter nos ingrédients de base. Même si nous cuisinions déjà japonais, il a fallu se réadapter. Les assaisonnements, les sauces, les épices – tout devait être racheté. Nous avons donc fait connaissance avec une plus large variété de furikake, ces mélanges de graines, algues et épices à saupoudrer sur le riz, que ce que nous connaissions jusque-là, ainsi qu’avec d’autres produits d’épicerie spécifiques. Heureusement, le Castor, passionnée de cuisine, a pris en main les assaisonnements et les plats japonais qu’elle affectionne particulièrement, comme les ramens maison, le curry ou les gyozas qui sont devenus nos bases de repas.

Le prix surprenant du riz

L’un des aspects qui nous a un peu surpris en arrivant à Tokyo, c’est le prix du riz. Bien que nous soyons habitués à acheter de petites quantités de riz pour peu cher dans nos anciens pays, ici, ces sacs de riz nous semblent étonnamment chers. Au Japon, le riz est un aliment de base et pourtant, il semble plus coûteux dans les supermarchés.. En effet, acheter un sac de 5 kg revient souvent à un prix qui, pour nous, paraît élevé comparé à ce qu’on payait au Canada ou en France (entre 3000 et 4000 yens pour 5kg)

Le petit déjeuner : entre habitudes et découvertes

En ce qui concerne le petit déjeuner, les céréales à l’européenne ont été rapidement éliminées en raison de leur prix élevé. En revanche, le week-end, on se fait plaisir avec des œufs sur le plat et du pain, un pain étonnamment franchement meilleur qu’au Canada dans les boulangeries ici, même si certains petits pains fourrés à la margarine du supermarché ont laissé un goût de surprise. Finalement, nous avons trouvé une combinaison traditionnelle pour les jours de semaine : du riz, un jaune d’œuf (avec un peu de sauce soja et d’algues pour le Castor), de la soupe miso, du natto (soja fermenté) et des tsukemonos (légumes marinés). Si la faim se fait vraiment sentir, un peu de saumon grillé vient compléter ce petit-déj’.

Fruits, légumes et autres découvertes

Les légumes et fruits au Japon sont un véritable régal, même s’ils peuvent être assez chers, surtout les produits “exotiques” (entendu comme les légumes qui ne viennent pas du Japon). Le kabocha (courge japonaise), les patates douces, et les champignons font partie des ingrédients que nous avons rapidement adoptés en masse tant ils sont excellents. Nous avons aussi découvert de nouveaux légumes comme les kabu (navets japonais). Le goût est vraiment une révélation : tout est plus savoureux qu’au Canada, et c’est un vrai plaisir de pouvoir enfin manger des produits aussi frais. Les légumes sont souvent un peu sucrés, c’est plaisant.

Une cuisine de tous les jours : des classiques revisités

Dans nos repas du soir, les classiques japonais sont très présents, et le Castor aime s’attaquer à la préparation de ramens maison, de curry, de tofu frit à la poêle ou encore de gyozas surgelés à poêler. Les plats comme le gyudon, l’oyakodon, les sobas et surtout les okonomiyakis sont devenus des incontournables, faciles à préparer. Par contre, on ressent parfois un manque de protéines, et bien que nous ayons ajouté un peu de poisson dans notre alimentation, il nous manque encore cette richesse de protéines végétales comme les pois chiches et les haricots rouges ou noirs que l’on utilisait davantage dans nos anciennes habitudes.

Découverte de nouvelles saveurs

Une autre surprise culinaire a été notre découverte de certains produits qu’on n’aurait jamais imaginés goûter (à défaut même de les apprécier). Les Tazukuri, ces petites sardines confites et sucrées, sont un exemple parfait de ce qu’on peut goûter ici. Nous avons aussi testé de nombreux desserts japonais, bien moins sucrés que ceux auxquels nous étions habitués, mais tout aussi savoureux. Le Castor adore les mitarashi dango (boulettes de riz gluant avec une sauce sucrée-salée), tandis que le Lez’art se régale de tout ce qui est à base d’anko (pâte de haricots rouges sucrée) et a été surprenamment charmé par le Kasutera (bien meilleur qu’un simple quatre quarts).

Le beurre, la crème et autres petites excentricités

Bien que le beurre et la crème existent au Japon, ils restent des produits assez chers. En revanche, les huiles végétales et la margarine sont plus couramment utilisées dans les cuisines japonaises, ce qui a nécessité un petit changement d’habitudes. 

Pour Noël, nous avons voulu ajouter un peu de saveur française à nos repas. Nous avons donc fait un tour chez Picard, le magasin qui propose des produits surgelés importés classiques français. Bien sûr, l’idée était de retrouver des produits qui nous évoquaient Noël ou la France, comme des plats à base de pâte feuilletée ( inenvisageable de la faire maison vu le prix du beurre) des escargots ou encore des crêpes de sarrasin. Mais l’expérience a été très coûteuse. Si c’est possible de trouver des produits français à Tokyo, cela reste un luxe. Les prix sont particulièrement élevés, surtout pour des produits comme le fromage, qui est carrément hors de prix.

La viande et le Yakiniku : peu mais de qualité

Depuis que le frère du Castor et sa conjointe nous ont offert une planche à yakiniku (grillades japonaises), nous avons intégré la viande grillée plus souvent dans nos repas (une fois par mois environ). Bien que ce ne soit pas un ingrédient de base au quotidien, cela nous permet de varier notre alimentation et d’apprécier les viandes locales, comme le bœuf de Kobe qui est vraiment savoureux. Moins de viande, mais mieux de viande pour paraphraser un certain nombre de slogans politiques.

Même si certains ingrédients comme les légumes exotiques ou le riz sont plus chers qu’en France ou au Canada, la qualité des produits locaux est incomparable. Finalement, même si nous avons dû nous adapter, Tokyo est un véritable paradis pour les amateurs de cuisine.

Pour information, quelques prix de supermarché à Tokyo (prix hors taxe pour les denrées et avec taxes pour le total) :

  • Nattô (3 boîtes) : 118 yens (soit environ 0,75 € / 1,05 CAD)
  • Un sachet de champignons : 198 yens (soit environ 1,28 € / 1,81 CAD)
  • Mini bananes x5 : 158 yens (soit environ 1,03 € / 1,44 CAD)
  • 1/4 de chou chinois : 158 yens (soit environ 1,03 € / 1,44 CAD)
  • Onigiri (7/11) : 128 yens (soit environ 0,84 € / 1,17 CAD)
  • 2 carottes : 128 yens (soit environ 0,84 € / 1,17 CAD)
  • Sauce soja 1l : 218 yens (soit environ 1,42 € / 1,97 CAD)
  • 6 kiwis : 600 yens (soit environ 3,93 € / 5,47 CAD)
  • 3 petites pommes de terre : 268 yens (soit environ 1,76 € / 2,44 CAD)
  • 10 œufs : 228 yens (soit environ 1,50 € / 2,09 CAD)

Budget nourriture pour 2 personnes pour 5 semaines lors de notre installation

(21 août au 30 septembre, incluant courses & restauration extérieure) : 127 246 yens (soit environ 834,00 € / 1 164,00 CAD)

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