Trouver un logement à Tokyo quand on est étranger, c’est déjà un défi en soi. Mais si, en plus, vous avez un chat et un grand lit Queen qui arrive par container, vous êtes dans une toute autre catégorie de difficultés. 

Un aspect que nous avons rapidement découvert en cherchant un logement à Tokyo, c’est que les étrangers, ou “gaijin”, n’ont pas un accès libre à l’ensemble du parc immobilier. Autrement dit, une grande partie des appartements proposés sur le marché est réservée aux locataires japonais. Cette situation peut sembler surprenante dans une ville aussi internationale, mais elle est bien réelle. De nombreux propriétaires hésitent à louer à des étrangers, principalement à cause de la barrière de la langue et des différences culturelles. En outre, certaines agences immobilières, soucieuses de la gestion administrative complexe liée aux étrangers, préfèrent se tourner vers des locataires japonais qui, selon elles, présentent moins de risques. Résultat : nous nous retrouvons souvent à naviguer entre des appartements plus limités, souvent plus petits, bien plus chers (le Lez’art s’étrangle toujours à l’heure actuelle quand on passe devant une agence immobilière et qu’il constate les prix “normaux”), et parfois moins bien situés. Même si la ville regorge d’opportunités, les étrangers se retrouvent souvent cantonnés à une petite partie du marché, ce qui rend la recherche d’un logement à Tokyo d’autant plus compliquée.

6 agents, 8 visites et des studios trop petits

Nous avons commencé notre recherche avec beaucoup d’espoir. Après tout, Tokyo est une ville immense avec des milliers de logements, donc forcément, il y avait de quoi trouver un endroit parfait. Nous avons contacté pas moins de 6 agents immobiliers, mais ce ne fut pas aussi simple que prévu.

Certaines annonces d’appartements que nous avons trouvées sur les sites semblaient parfaites, mais à notre grande frustration, elles étaient soit déjà louées, soit plus disponibles, ajoutant à l’impression de courir après une chimère dans ce marché saturé. Au total, nous avons visité 8 appartements.

Certains étaient des studios vraiment trop petits, à peine assez pour y poser un lit, et certainement pas notre lit queen “American Way” qui arrivait bientôt par container (et qu’on espérait bien installer, mais qui aurait été un défi dans ces petits espaces). Il y en avait aussi d’autres qui faisaient clairement vieillot, avec des papiers peints qui semblaient dater de l’époque Showa.

L’un des studios était un véritable défi. Il avait à peine la taille d’une boîte à chaussures et, en tout honnêteté, il n’y avait aucune possibilité de faire tenir notre matelas. 

Un autre était sympathique sur le papier, avec “le charme de l’ancien” mais en réalité  mal éclairé et une avec vue déprimante…

Vous comprenez vite que trouver un endroit où nous serions bien n’était pas si facile.

Dans notre recherche, l’un des autres critères importants était de ne pas être trop loin du boulot du Castor. Tokyo est une ville où les transports en commun, bien qu’efficaces, sont souvent saturés, surtout aux heures de pointe. L’idée de passer une heure (ou plus) dans un train bondé chaque matin  semblait peu attrayante, sans compter les frais supplémentaires que cela pourrait entraîner (pas de pass navigo ici), surtout si l’on devait prendre des lignes plus coûteuses. Nous souhaitions donc trouver un appartement qui ne soit pas plus loin qu’une demi-heure à pied du lycée français de Tokyo, où le Castor travaille

Le rejet : difficile à digérer

C’est là que ça devient vraiment compliqué. Le 3 septembre, alors qu’on pensait avoir trouvé notre perle rare, la “maison” que nous avions déjà repérée quand nous étions à Ottawa et pour laquelle nous avions postulé nous a été refusée. Pour être honnêtes, le choc a été rude. Nous avions mis de l’espoir dans ce logement, même si on se disait qu’on ne devait pas trop se projeter : un plutôt bon emplacement, un prix raisonnable pour la surface et, surtout, il acceptait les animaux. Mais comme beaucoup d’autres avant nous, nous avons dû essuyer un rejet. Devoir repartir sur des recherches alors que nous nous étions déjà un peu projetés dans cet appartement était difficile à avaler.

Cela dit, nous n’avons pas baissé les bras. Le soutien de Chiharu, notre agente la plus efficace, était toujours là, mais après des semaines d’essais, c’est finalement un autre agent avec lequel nous avons signé. C’est à regret que nous n’avons pas signé avec elle, et nous la recommandons à toute personne qui chercherait à se loger sur Tokyo

Les “surprises” financières : ménage, désinfection et plus encore

Finalement, après plusieurs recherches, nous avons trouvé un appartement qui nous convenait, à 10 minutes seulement du boulot du Castor. Plutôt pas mal. Bon, il n’était pas parfait mais il a beaucoup de points positifs dont celui d’être très lumineux (après l’appartement plutôt sombre d’Ottawa, ça change), avec beaucoup de placards et avait l’avantage de la proximité.Il n’y avait pas de tatami (ce qui est un vrai plus avec un chat qui doit nous rejoindre même si l’odeur particulière nous plaisait). Nous avons aussi la chance d’avoir des toilettes à la japonaise, une grande première pour nous.

Il faut se préparer, déménager à Tokyo, c’est des frais qui surgissent un peu de nulle part. Nous avons dû payer des frais de ménage à l’emménagement. Ce n’était pas un simple petit coup de balai, mais bien un nettoyage complet avant de pouvoir poser nos affaires. Ensuite, il y a eu les frais de désinfection – oui, vous avez bien lu, des frais pour éradiquer les insectes” (oui, la désinfection va jusque là…)

Nous avons évité de payer un deposit pour sécuriser le logement, une somme destinée à couvrir d’éventuels dégâts pendant la location. Ce dépôt est courant au Japon et est restitué à la fin du contrat si l’appartement est rendu en bon état…. en théorie. Reddit regorge de témoignages qui expliquent que ce deposit ne revient jamais dans les mains du locataire.

Et nous avons également évité le key money, une pratique plutôt courante dans certaines locations japonaises. Le key money est une somme non remboursable, souvent équivalente à un ou deux mois de loyer, que vous devez verser en supplément du loyer simplement pour avoir le privilège de louer l’appartement. C’est un peu comme un “pot-de-vin” pour accéder à la location.  

En plus de cela, nous avons également dû payer un frais pour le changement de barillet , c’est-à-dire le remplacement de la serrure de l’appartement, une mesure de sécurité pour garantir que seul le locataire dispose des clés. Ce frais est généralement à la charge du locataire, ajoutant ainsi une nouvelle ligne au budget.

Notre bail est pour deux ans, et nous devrons verser un mois de loyer supplémentaire si on reste deux ans et que l’on veut poursuivre le bail deux ans de plus. Pareillement, nous aurons des pénalités à payer si on part avant deux ans (qui évoluent graduellement de 2 mois de loyer à un mois de loyer en fonction de la date de départ)

Un contrat signé, enfin

Après quelques semaines de visites, de rejets et de paperasse, nous avons finalement signé un contrat. Le parcours n’a pas été facile, et les imprévus se sont multipliés à chaque étape. 

En tant qu’expatriés, nous avons dû faire face aux frais de guarantor, une condition quasi obligatoire pour louer un logement au Japon si vous êtes étranger. Un guarantor (ou garant) est une personne ou une entreprise qui s’engage à payer le loyer à votre place si vous ne pouvez pas honorer vos obligations financières. Cette exigence est d’autant plus fréquente pour les expatriés, car les propriétaires préfèrent avoir une garantie supplémentaire, étant donné les difficultés potentielles liées à la gestion des locataires étrangers.

Les frais associés à ce service peuvent être assez élevés, généralement autour de 30% à 50% du loyer annuel, parfois plus. En plus de cette somme, certaines entreprises de guarantor facturent également des frais administratifs, ce qui alourdit encore la facture. Ce système est censé protéger les propriétaires contre les risques de non-paiement, mais pour les locataires étrangers, cela représente un coût supplémentaire qu’il faut absolument prévoir dans le budget de location.

 Mais au final, nous avons trouvé une place où poser nos valises. Notre lit Queen est arrivé dans son container 40 jours plus tard comme nous le racontons ici, il ne nous reste plus qu’à nous installer et à profiter de notre nouvel espace. 

Moralité : patience et longueur de temps font plus que force ni que rage !

Si vous êtes expat’ à Tokyo avec un chat, sachez que la recherche d’un appartement peut vite se transformer en une série de montagnes russes. Les refus, les frais inattendus, et l’idée de ne jamais vraiment savoir si vous allez avoir la chance de poser vos affaires quelque part peuvent rendre l’expérience un peu chaotique. 

On a célébré notre entrée dans le logement comme il se doit !

Pour vous donner une idée, nous avons dû payer environ 5 mois de loyers en frais fixes pour pouvoir entrer dans le logement.

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