Nous voici arrivés depuis un mois au Canada. Il y a un mois de cela, nous nous rendions pour la première fois dans une grande surface, à savoir un Walmart, et nous avons géré notre premier arrêt de coeur à la vue de l’addition.
Deux choses sont à prendre en compte : tout coûte environ 50% plus cher qu’en France, l’inflation ici est particulièrement forte sur les produits alimentaires (10-11%), à l’exception des produits locaux. Et les produits sont affichés en rayon “hors taxe”, ce qui fait qu’il faut ajouter à cela 13%.
Les prix nous surprennent particulièrement concernant les fruits et les légumes. Souvent, le prix est affiché à la livre (0,454kg). Il faut donc le multiplier par 2 pour obtenir un prix au kilo. Et dans un premier temps cela est trompeur, car ce prix à la livre est proche du prix au kilo au France, on a la sensation que c’est “le même prix”. Par ailleurs, beaucoup de fruits et de légumes sont vendus à la pièce et non au poids. Si en France on a l’habitude des mangues, des concombres et des avocats à la pièce, ici c’est également le cas des pommes, des nectarines et des pommes de terre ! Le kilo de pomme golden coûte 6CAD soit 4,55€, les pommes de terre 3,51CAD soit 2,66€. Il y a tout de même des produits qui sont moins chers, en particulier les avocats (moitié moins cher) mais aussi les aubergines ou les courgettes.
De manière peu surprenante, les produits “locaux” ( Tous les dérivés de l’érable, les myrtilles, les noix de pécan, le maïs…) sont moins chers qu’en France.
La viande nous paraît moins onéreuse, en tout cas pour le poulet qui est la seule viande que nous consommons (quasiment 1€ de moins du kilo)
Les oeufs eux ne sont pas très économiques à 3.65€ les 12
Les croquettes pour chat (les mêmes qu’en France) sont particulièrement chères : 10€ du kilo contre 4,55 en France.
Les collègues du Castor qui sont installés ici depuis quelques années expliquent qu’une des principales différences avec la France est que pour faire les courses on ne peut pas se dire que l’on va dans une seule enseigne pour faire son panier sans y réfléchir. Ici, pour limiter les coûts il faut alterner plusieurs enseignes car certains produits sont moins chers à certains endroits qu’à d’autres. Il faut donc avoir du temps
Par ailleurs, il faut traquer les “special offers”, soit les promotions, qui permettent de gratter des produits moins chers (on a réussi à avoir du bon parmensan à un prix vraiment pas mal en faisant cela).
Cela faisait des années que nous avions un “stop pub” sur notre boite aux lettres, ce qui ne se fait pas ici. Et nous avons ainsi pu voir que les flyers de promotion ont leur utilité. Il faut les éplucher afin de repérer ce qui est intéressant cette semaine et où. Cela prend du temps
Certaines enseignent pratiquent également le “price match”, si vous leur montrez qu’un produit est moins cher chez une autre enseigne, ils s’alignent. L’application Flipp permet de pouvoir repérer les prix intéressants chez la concurrence rapidement afin de pouvoir les faire appliquer à la caisse. Mais cela prend du temps
Nous étions chanceux de n’avoir plus besoin de faire cela depuis que nous n’étions plus en étude, mais nous savons qu’en France certaines personnes par obligation pour survivre le font et l’on se rend compte du temps que cela prend.
A ce jour nous n’avons pas de voiture. Si vous avions pensé que vivre en centre ville sans voiture nous libérerait de la galère des courses, c’est raté. Les grandes surfaces sont hors de la ville. Aussi pour le moment, nous passons par un système de livraison des courses qui s’appelle Instacart. Il faut donc ajouter au prix de nos courses les frais de service (dont abonnement) + le tip + pour le livreur mais ce n’est pas beaucoup plus cher qu’un ticket de bus pour aller faire les courses. D’ailleurs en utilisant ce lien vous aurez 20CAD offerts sur votre première commande. Instacart pratique la livraison sur de nombreuses enseignes de nourriture mais également ShopperDrugMart ( médicaments + produits de beauté), LCBO (alcool), Sephora (oui oui) ou même Dollarama.
Pour l’instant nous avons testé différentes enseignes :
Walmart : c’est à ce jour le moins cher. De loin le moins qualitatif pour les fruits et les légumes. Nous avons décidé de ne plus y acheter à manger car cela ne se conserve pas et les produits ne sont pas très bons.
Real Canadian Surperstore : Après comparaison, c’est notre meilleur rapport qualité/prix : les légumes et fruits se conservent, c’est plutôt bon et les prix sont corrects.
Loblaws : C’est bon mais beaucoup plus cher mais il y a beaucoup plus de choix. Ils ont un système de vente “traiteur” avec des salades et des plats chauds. Comme les deux autres grandes surfaces ci-dessus, ils vendent aussi des produits pour la maison.
Ces 3 enseignes ne sont présentes que dans des ” zones commerciales” comme celle de Billings Bridge, Walkley ou près de Tremblay. Il nous faut absolument prendre les transports pour y accéder et donc payer un ticket AR.
Farm Boy : Cela nous semble être un truc entre un Monoprix purement alimentaire et un magasin “”Healthy”” dans le sens où ils fabriquent eux même des choses (pâtisseries surtout) et que quand on regarde la liste des ingrédients, il n’y a pas de conservateurs ou d’ingrédients bizarres. Si on se fie à la liste d’ingrédients, ça pourrait être des pâtisseries que l’on fait nous même. C’est le cas du Cake à la Citrouille et de la Tarte aux myrtilles que nous avions achetés là bas. Par contre certaines choses y sont très chères mais on y trouve du bon pain, et en traquant les offres spéciales il y a moyens de trouver des pépites qualitatives à des prix raisonnables. Leurs rayons fruits et légumes et fromage sont vraiment bien garnis. Tout comme Loblaws, ils ont également un espèce de buffet à emporter avec des salades et des plats chauds. On a eu l’occasion de manger là et c’était plutôt bon. Ils sont présents au centre-ville, c’est la seule “moyenne surface” qui est accessible à pied pour nous.
Bulk Barn : C’est une enseigne de vrac. Et il y a vraiment BEAUCOUP de choses à vendre au vrac. Des épices au thé, des pâtes aux fruits et légumes secs mais aussi différentes farines, du sucre sucre, des bonbons et des sucreries et surtout (paradis pour le Castor ,sic, non en fait pas du tout elle n’aime pas les bonbons) les ingrédients de pâtisserie (palets de chocolats de différentes qualités, pépites de chocolat, fondant coloré, beurres de noix, mais aussi tous les “trucs de décoration” de gâteau que l’on ne trouve qu’en pot en verre en France souvent de marque Vahiné ou les décors en sucre sous plastique). Il y a aussi parfois des offres pour avoir des prix moins chers, et c’est chez cette enseigne que nous achetons nos flocons d’avoine + nos noix pour le muesli du matin.
En dehors des “grandes enseignes”, il y a aussi des épiceries “du monde”. Nous sommes proches de Chinatown, nous avons donc un grand nombre d’épiceries asiatiques accessibles à pied dans lesquelles nous pouvons trouver nos ramens, de quoi faire les recettes d’Ottolenghi et trouver des légumes un peu exotiques.. C’est aussi les seuls endroits sur lesquels on peut compter pour le moment pour trouver du thé correct à un prix raisonnable. Parce qu’en centre-ville il y a bien un magasin de thé qui vend du thé pas mauvais mais à 8CAD (6,07€ contre ) les 50g, on va vite se retrouver à sucer des glaçons (pour info, c’est le prix au 100g des Thés chez Dammann qui sont vraiment meilleurs. God save Jardin Bleu, Paul et Virginie, Coquelicot Gourmand et autres Granola d’Hiver) . Il y a également des épiceries libanaises, celle la plus proche de chez nous a un choix de fruits secs conséquent bien moins cher qu’en France et ils vendent également du Labneh et du Houmous. Au centre-ville, près du marché By, il y a également des épiceries “Européennes”, mais pour le moment celles que nous avons visitées sont plutôt orientées “Europe de l’Est” avec beaucoup de produits polonais. Nous y avons même retrouvé le café que nous avions acheté en Croatie et que nous n’avions jamais retrouvé en France. Les collègues du Castor parlent beaucoup de l’épicerie italienne ” La bottega” mais nous n’avons pas encore eu l’occasion d’y aller.
Cet article sera amené à évoluer quand nous n’aurons plus besoin du service Instacart, peut-être qu’en faisant les courses “nous même” nous verrons aussi certaines évolutions des prix. Mais les collègues/copains installés ici depuis quelques temps se font tous la même réflexion : se nourrir bien ici coûte cher.
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