L’hiver, c’est la saison des grippes, des rhumes, des syndromes respiratoires et le Covid n’a toujours pas disparu. Dans ces conditions, il apparaissait difficile de passer au travers de la saison sans tomber malade.
Il est de notoriété publique qu’il est très difficile d’avoir un médecin de famille ici. On peut s’inscrire sur une liste d’attente sur le registre de la ville et croiser les doigts. Le bouche à oreille fonctionne beaucoup, dès qu’il est public qu’un médecin s’installe ou accepte de nouveaux patients, l’information circule vite (via reddit ou les réseaux sociaux en particulier). Il faut être très réactif.
Une autre option est de faire la queue dans des cliniques type “Apple” (rien à voir avec la marque d’électronique) ou à l’hôpital pour être pris en charge. Un des collègues du Castor a attendu 19h aux urgences. C’est peu dire que le système de santé est engorgé au moins pour ce qui concerne les soins du quotidien.
La “meilleure option” (avec tous les guillemets du monde) reste la consultation à distance. Castor a utilisé le service “maple” et a eu une consultation dix minutes plus tard. Ils lui ont prescrit des médicaments et lui ont rédigé son arrêt de travail. Il lui en a coûté 69CAD pour une consultation de 10minutes. Il est également possible de prendre des abonnements à Maple si on compte utiliser le service de manière plus régulière. (30CAD par mois pour 30 consultations annuelles). Maple propose également des consultations avec d’autres types de praticiens (dermatologues, spécialistes en santé mentale, pédiatres…)
Pour les médicaments, il y avait deux options :
- Se faire livrer par le servir Pocketpills
- Faire envoyer l’ordonnance directement à la pharmacie de notre choix, qui prépare la prescription.
Le service Pocketpills ne pouvant livrer avant 5 jours, l’ordonnance a donc été envoyée à la pharmacie de notre choix.
Il existe des pharmacies de deux types : des pharmacies plus traditionnelles telles qu’on les trouve en Europe (il y en a deux à 20-30min de marche de chez nous, sur Bank Street et dans le Glebe) et les hybrides un peu étranges à la fois pharmacie/Sephora-like/épicerie-du-coin/relais-de-poste que sont les Shoppers Drug Mart et les Rexall. On peut y acheter à la fois du pain, du Chanel n°5, des décorations de Noël et sortir avec ses antibiotiques. On ne va pas se mentir c’est assez déroutant.
Un grand nombre de médicaments sont en vente libre, en rayon et ne sont pas remboursés. Dans le cas présent : une boîte d’ADVIL + du sirop pour la toux + 2 boîtes de pastilles pour la gorge nous ont couté 70CAD
Les autres médicaments sont délivrés en nombre exact dans des tubes oranges. Ils sont pris en charge par la Mutuelle. Pour récupérer les médicaments, il faut la carte santé de l’Ontario (s’assurer que l’on soit bien la personne au nom de l’ordonnance) + sa carte de “mutuelle” (Castor a la mutuelle Manuvie/Manulife)
Au moment où nous écrivons ces lignes, il est encore possible d’obtenir gratuitement à l’accueil des Shoppers des boîtes d’auto-test Covid.
La page du gouvernement sur la Santé est super bien faite, vraiment très claire et très détaillée. Par contre, à la différence de la France, il est plus difficile de se faire tester par un PCR. Il faut prendre rendez-vous dans des centres, et si l’on est pas un public cible (à risque), on ne peut pas prendre rendez-vous dans un grand nombre de centre et il faut se “contenter” des auto-tests.
Ayant conscience de la difficulté d’avoir un RDV médicale avec un médecin de famille, il n’est pas nécessaire de fournir à l’employeur du Castor un arrêt maladie pour une absence de 3j ou moins. Par ailleurs, elle dispose d’une banque de “congés maladie” d’un certain nombre d’heures (cela dépend de son service annuel). Ce qui veut dire que pour un “coup de froid”, douleurs menstruelles invalidantes ou autre, il n’est pas nécessaire de se faire prescrire un arrêt de travail. Par contre, une fois que l’on est au bout de la banque de “congé maladie” allouée en début d’année, ensuite c’est du “sans solde”. La banque est re-abondée début septembre, les heures non utilisées des années précédentes y sont greffées.
Pour obtenir la carte de santé de l’Ontario, il nous a fallu nous rendre en septembre au guichet le plus proche (pour nous c’est l’Hôtel de Ville d’Ottawa qui est au bout de notre rue). Il nous fallait justifier d’une résidence au Canada, pour le Castor d’un permis de travail et d’un contrat de travail, pour le Lez’art d’un simple permis de travail + le contrat de travail du Castor puisqu’étant mariés, il a droit à l’assurance santé au bénéfice du fait que le Castor travaille ici et qu’il l’accompagne. C’est une démarche à faire rapidement, car on ne sait jamais quand on peut tomber malade.
On espère n’avoir pas trop à tester d’autres éléments relatifs au système de soin ici !