Ah, ce fameux container… On aurait pu penser qu’il nous faciliterait la tâche. Après tout, embarquer nos effets personnels et partir à l’aventure au Japon, ne pas passer le mois de septembre à parcourir Tokyo dans tous les sens pour trouver des meubles sans voiture pour les déplacer, ça sonne comme une douce promesse, non ? Sauf que… la réalité est souvent un brin plus compliquée ! Voici donc le récit de nos péripéties « maritimes » et du casse-tête qui va avec.

Le Castor a démarché plusieurs entreprises. Les devis étaient parfois hallucinants pour les 4m3 de biens que nous avions décidé d’emporter. On se décide pour l’entreprise Brytor, avec à la base un forfait “entrepôt à entrepôt” (on dépose les biens à leur entrepôt à Ottawa et on va les chercher dans l’entrepôt à Tokyo), avant que l’on nous dise que finalement, à Tokyo, il vaut mieux que l’on nous livre chez nous, et on change de forfait en “entrepôt puis livraison à domicile”.

La grande opération « tri et mise en carton »

On a passé les mois de mai et juin à vendre (sur cette plateforme de l’enfer qu’est Facebook Market, et qui mériterait un article à soi seul), donner, trier et re-trier tout ce qu’on ne souhaitait pas garder. Une véritable chasse au trésor (ou plutôt à la non-valeur) ! Depuis le bureaux et les chaises jusqu’aux patins du Castor qui avaient peu servi, on a fait la valse des étiquettes « à vendre » / « à donner ». Et on a dispatché ça entre les collègues qui ont racheté des choses, le garage sale chez les copains et … la poubelle.
Le plus dur ? Se rendre compte qu’on avait accumulé mille et une petites choses, alors qu’on s’était promis de ne plus le faire après le vidage relatif de la maison deux ans plus tôt. Mais au moins, on avait bien avancé sur la route du minimalisme !

En juin et juillet, à cheval sur la fin de l’appart’ et après le rendu de celui-ci, le  Lez’Art, a passé des heures  à emballer soigneusement tout ce que nous avions décidé de garder et d’envoyer par container. Au programme : papier bulle à gogo, scotch par kilomètres, optimisation du contenu des cartons en calant avec des habits et empilement de cartons façon Tetris. Entre deux couches de carton, on était parfois un peu tristes du temps consacré à cette entreprise, temps que nous ne passions pas à profiter un peu plus du Canada ou des gens sur place. Cependant, ça restait impressionnant de voir tout organisé dans le garage des copains qui nous logeaient comme si c’était un Tetris géant.

Les (més)aventures administratives du Castor

Avant d’en arriver aux cartons à ras bord, il faut savoir que le Castor a dû endurer les formalités administratives. Au menu : dresser la liste intégrale de nos biens, établir un inventaire détaillé, et tout ça sur pas moins de trois formulaires différents ! Sans réussir à savoir quelle était la nomenclature réellement exigée par le Japon, sans savoir également quel formulaire serait vraiment utile.

Et comme si ça ne suffisait pas, on a fini par découvrir, juste avant le chargement, que l’entreprise nous avait vendu une formule « Packed by owner », autrement dit des cartons faits par nos soins, alors que la douane japonaise refuse purement et simplement ce mode d’emballage. Résultat : on a dû rouvrir nos cartons en urgence pour qu’ils soient vérifiés et validés à l’entrepôt, avant même qu’ils puissent quitter le sol Canadien. Vous l’imaginez, moment de grande joie pour nous…

Cartons à ras bord et sueurs froides

Le 18 juillet, c’était le grand départ… pour nos affaires ! Avec deux voitures pleines à craquer (et encore, il a fallu un troisième passage), on a déposé nos précieux colis là où ils devaient être chargés dans le container. Les cartons sont emballés dans du film d’emballage, re-numérotés mais pas complètement selon la numérotation que nous avions choisie à la base… mais bon on fait avec. On signe le document et normalement, c’est bon.

On est repartis le coffre vide, mais l’esprit un peu plus léger, se disant que tout était maintenant entre de bonnes mains.

Mais… c’était sans compter sur l’étape suivante : l’attente. Oui, l’attente, ce moment où l’on se rend compte que, bien souvent, l’univers du transport maritime a sa propre notion du temps. Les retards de bateaux, les aléas administratifs… tout ça, on ne nous l’avait pas forcément expliqué en détail et surtout on nous avait dit à l’entrepôt ‘On a un chargement qui part pour Tokyo la semaine prochaine”. On y croit, on avait même peur de ne pas être arrivés à Tokyo avant le container ou de devoir le réceptionner avant d’avoir trouvé un logement fixe.

Les joies des retards en mer

Mais la joie était de courte durée. On passe août, sans savoir si le container est parti. Livraison initialement prévue le 9 septembre… ensuite, on a appris que le navire avait du retard. Et pas qu’un peu ! Qu’y faire ? Pas grand-chose, à part prendre notre mal en patience, jongler avec les notifications de la compagnie maritime, et croiser les doigts pour que tout ça finisse par se débloquer.

Le plus frustrant, c’est quand ce retard pèse sur la suite… et qu’on se sent totalement impuissants ! So long l’idée de passer septembre sans faire les boutiques : une fois notre logement temporaire (meublé) quitté, il nous fallait bien un lit, des ustensiles de cuisine et éventuellement des chaises ? On a fait sans le reste pendant près d’un mois, mais c’était clairement le camping. Autant vous dire qu’on s’est parfois arraché les cheveux devant notre calendrier qui se décalait de plus en plus.

Le salon a longtemps ressemblé à ceci, avec nos achats Nitori pour seuls meubles

Après tous ces retards et ces changements de date (on nous a d’abord annoncé une arrivée mi-septembre, puis fin septembre, puis encore mi-octobre… tant et si bien qu’on passait notre vie sur marinetraffic) , le container est enfin arrivé au port de Yokohama le 21 octobre. Une bonne nouvelle ? On vous laisse imaginer notre soulagement… rapidement balayé par l’inquiétude de savoir quand la livraison à domicile aurait lieu, car c’était lié au dédouanement. Et vu les galères précédentes, on été tétanisés à l’idée que notre container ne soit pas dédouané. 

Finalement, le 31 octobre, nos cartons ont été livrés chez nous par AGS Japan, dont l’équipe s’est révélée ultra-professionnelle, gentille et super efficace.  Ils ont même fait un super effort pour nous livrer le plus rapidement possible après le dédouanement.

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de Brytor. On n’aura cessé de leur envoyer des e-mails, des messages, souvent sans réponse ou avec des informations incorrectes : un coup on nous parle du « CMA CGM Corneille » passant par Busan, alors que la compagnie maritime nous dit l’inverse, un coup on nous confirme une date qui n’est pas du tout respectée… le manque de communication a été franchement décourageant. Ajoutez à cela des frais supplémentaires (pour un volume soi-disant plus important que celui mesuré par nous-mêmes dans le garage) et l’histoire des cartons « Packed by owner » finalement refusés par la douane japonaise (obligeant à tout rouvrir en urgence), et vous obtenez un cocktail explosif de frustration.

En clair, si vous envisagez un déménagement à l’international, méfiez-vous. De notre côté, on ne peut que recommander AGS Japan pour leur réactivité et leur fiabilité, et on se fait un devoir de mettre en garde nos amis et connaissances (particulièrement ceux qui vont bientôt déménager depuis Ottawa).

Heureusement que l’aventure ne s’arrête pas là, et qu’on a aujourd’hui nos affaires avec nous arrivées juste à temps pour que le frère du Castor puisse dormir dans un lit correct le 1er novembre…

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  1. […] valises. Notre lit Queen est arrivé dans son container 40 jours plus tard comme nous le racontons ici, il ne nous reste plus qu’à nous installer et à profiter de notre nouvel […]

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