Juillet 2021. L’année scolaire s’achève. Et si jusqu’ici, le Castor trouvait du sens à son travail, l’année scolaire éprouvante sur le plan humain qui venait de s’achever commençait à entamer sa motivation au travail. Bien sûr, il restait les M, les phares dans les tempêtes.

Mais début juillet, au moment du rituel voyage angoumoisin, elle finit par verbaliser : « il faut que ce soit la dernière année dans l’établissement ».

Pour le Lez’art, cette réflexion est entamée depuis quelques années déjà, mais c’est elle qui, par son amour de son boulot, avait probablement fait tenir plus longtemps les amarres au port de la Saône.

Et ainsi s’enclenche la réflexion du départ. De toute façon, on arrive au bout de la deadline que nous nous étions donné en achetant notre maison en septembre 2017 : nous y resterions 5 ans avant d’aller voir ailleurs.

L’été se passe : le GR34 de Paimpol à Lannion que nous raconterons un jour sur Colombagiens en Route, des 18 ans, un mariage. Septembre, la reprise sonne et elle est plus dure que jamais. On essaie de ravaler les choses, et on se dit qu’il faut encore tenir au moins un an.

En rentrant du mariage des copains, on divague à l’idée d’acheter un van, prendre une année sabbatique et parcourir le monde. C’est un rêve qui nous traverse depuis des années. A force de passer nos vacances à dormir dans la voiture, à changer de spot chaque soir, à ne se sentir vraiment bien qu’en road-trip, c’est devenu notre horizon.

Et l’on tombe sur l’annonce d’un ex camion de pompier aménagé, en vente à 1h de chez nous. Sans trop réfléchir, on demande à le voir et le lendemain, nous voilà dans le Jura à visiter un camion rouge un peu aménagé. Pour des tas de raisons, il ne nous convient pas. Nous rentrons alors, un peu dépités. Mais la machine est en marche. Le premier pas, celui qui devait être fait, passer de rêver d’un départ à commencer à le concrétiser…

Deux jours plus tard, le Castor reçoit dans sa boîte mail académique un appel à recrutement pour le programme CODOFIL, celui de l’enseignement du français en Louisiane.

Ceux qui nous connaissent savent que les USA ne sont pas notre terre de prédilection. Mais dans le contexte de l’époque, ça paraît comme une porte de sortie jouable.

On en discute. La sélection est rude, on sait que les chances d’être pris sont minces.

Mais, on se dit qu’il faut tenter. Le processus de recrutement se passe en plusieurs temps :

  • Envoi d’un dossier avec aval du chef d’établissement et de l’inspection académique
  • Pré sélection
  • Passage d’un entretien oral
  • Résultats fin mars

On s’inscrit tout en gardant le silence sur ce projet. Seules les M en seront mises au courant. Pas la peine d’inquiéter tout le monde avec nos velléités de départ si cela ne se concrétise pas.

Le Castor passe la présélection et reçoit sa convocation pour l’oral le 21 décembre.

Le temps nous semble si long, mais on garde le cap.

Fin mars, le couperet tombe : liste d’attente. Tous les postes ne sont pas tombés, nombreux comme nous sont sur listes d’attente. Dans l’expectative que les établissements de Louisiane envoient leurs besoins en main d’œuvre.  La douche est fraiche, très fraiche. Car la rentrée est le 18 juillet pour le stage à Bâton Rouge. Plus on attend, plus le temps dévolu aux démarches pour partir se raccourcit.

On accepte de rester sur la liste d’attente un mois de plus, jusqu’à fin avril.

Mais dans l’intervalle, on tire sur toutes les ficelles possibles et… on nous signale l’existence d’un poste ouvert au recrutement d’un professeur d’Histoire-Géographie et DNL Histoire au lycée français d’Ottawa. Sur le papier, c’est déjà beaucoup plus dans nos rêves que la Louisiane. Le Castor postule le 28 mars, reçoit un retour pour un entretien le 1er avril (pas une blague) et une proposition de salaire le 4 avril. C’est fois, c’est vrai, on s’en va.

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