Entre le moment de notre envol effectif et la confirmation de notre départ, il s’est passé environ 5 mois.

5 mois durant lesquels :

  • Nous nous sommes mariés
  • Nous avons fait tous les papiers pour recevoir notre permis de travail (visite médicale pour le Castor + prise des données biométriques inclus)
  • Nous avons rénové la toiture de notre maison
  • Nous avons remis notre maison bien en état
  • Nous avons mis notre maison en location
  • Nous avons trouvé un logement à Ottawa
  • Nous avons acheté des billets d’avion loué une voiture pour faire Montréal-Ottawa et trouvé une solution de logement temporaire avant la prise de notre logement.
  • Nous avons mis toute notre vie en France en cartons et avons résumé notre existence à 4 valises de 23kg.

Et on ne va pas se mentir, c’était très intense.

Pour ceux que le départ au Canada intéresse, il nous paraît utile de vous préciser quelques petits éléments.

Le Castor étant recruté par une « entreprise » Canadienne (le Lycée Claudel d’Ottawa), elle disposait d’un numéro d’emploi lors de sa demande de permis de travail. En l’état actuel des choses, son permis de travail ne lui permet que de travailler pour le lycée Claudel d’Ottawa. Si elle vient à quitter cet emploi, elle doit soit demander un nouveau permis de travail (pour une autre entreprise ou permis de travail ouvert) qui n’est pas certain d’être accepté.

Pour le Lez’art, les choses étaient plus complexes. S’il existe bien un statut de « conjoint de fait » au Canada, on nous a fortement conseillé de nous marier pour se simplifier le processus d’immigration.

D’où notre mariage, organisé dans le plus grand secret en deux mois et qui nous facilitera visiblement la vie pour des départs dans d’autres pays.

Fort de ce nouveau statut de couple marié, le Lez’art pouvait donc obtenir un permis de travail ouvert (mais restreint : n’ayant pas passé de visite médicale, il ne peut travailler dans la santé ni au contact d’enfants. Mais s’il passe une visite médicale sur place à Ottawa, ces restrictions peuvent être levées).

Nous avons complété toutes les démarches en ligne sur le site d’IRCC (le site pour les démarches de visa) le 30 mai. Nous sommes allés à Lyon le 17 juin pour la prise des données biométriques et le Castor y est retournée le 22 juin pour la visite médicale (payante, 360€) à l’ISBA de Lyon.

Nous avons obtenu une réponse favorable pour notre permis de travail le 30 juillet.

Frais de dossier payés pour le visa du Castor
Frais de dossier payés pour le visa du Lez’art, ils sont plus chers pour le permis de travail car le permis de travail est “ouvert”. La biométrie apparaît à 0 car elle a été payée pour 2 sur les frais du Castor (tarif familial)

Dans le même temps, nous avons décidé de mettre notre maison en location. Pour nous simplifier un peu la tâche, nous la louons meublée. De mai à fin août, la maison a été un gigantesque chantier

Nous avons en vrac :

Fait de la lasure sur tous les volets

Réparé trous dans l’émail

Détartré le chauffe eau

Installé un cadenas sur la porte du grenier

Installé un nouveau robinet dehors

Fixé deux nouveaux détecteurs de fumée

Fixé la gaine pour les tuiles à douille

Repeint la salle

Refait du placo et réparé les fissures

Fait des raccords de peinture dans toutes les pièces dont la salle d’eau

Lessivé les murs

Fait de la lasure sur les chiens assis

Ciré les meubles

Installé les câbles pour la fibre

Refait du joint carrelage dans la salle de bain

Fait de la lasure sur les petites fenêtres

Installé une VMI

Refait le toit

Vidangé la fosse septique

Refait le lambris dans les toilettes et la salle de bain

Mis la terre sur les canalisations et la baignoire

Installé des appliques dans le couloir

Débarrassé les meubles dont on ne voulait plus

Puis….

Réalisé un grand nettoyage, rempli plus d’une centaine de cartons que nous avons entreposé soit dans le grenier de notre maison, soit dans la famille, le tout au milieu du tri et de maints aller-retours à la déchèterie.

Il fallait également faire tous les diagnostics pour la mise en location (DPE, plomb, amiante, électricité, risques sismique, termites, mérules etc) et s’occuper de faire une description propre de la maison, une liste des biens que nous mettions dans le meublé et leur état ainsi que l’achat de quelques objets neufs (literie, poubelles pour ne citer que cela) nécessaire à la qualification d’un logement en « meublé ».

Comme nous sommes assez loin, nous avons mis la maison en gestion par une agence locale. Il fallait donc également consacrer du temps aux démarches liées à l’agence.

Notre maison s’est louée et l’état des lieux d’entrée du locataire a eu lieu le 16 août. Le planning était extrêmement serré.

Nous avons fait appel aux services d’une femme de ménage le dernier jour afin d’aider le Castor à tout nettoyer car le Lez’art n’était pas en vacances.

En parallèle, nous avons cherché un logement à Ottawa.

Et c’était la galère, pour de multiples raisons

  1. Nous n’avons pas de credit score. En France, on tend à appeler notre carte bancaire « carte de crédit » à tort. Au Canada, une carte de crédit permet réellement d’acheter à crédit, de petits (ou plus gros) achats que l’on rembourse et qui font augmenter un credit score qui prouve en quelque sorte notre solvabilité. C’est un papier que les banques délivrent et dont nous ne disposions pas. Or, il est quasiment toujours exigé par les propriétaires Canadiens avant de louer. Nous avons donc dû faire appel aux services d’un agent sur place, capable d’expliquer notre situation et de rassurer les propriétaires.
  2. Nous avons notre chatte avec nous. Et au Canada, c’est un vrai frein. Les propriétaires ne sont pas dans l’obligation d’accepter un animal dans la location. C’est même rarement le cas (les annonces sont précisées « pet friendly » quand c’est le cas). Une des propriétaires d’un appartement que nous visions nous a demandé si notre chat était « dégriffé » ( qu’on lui arrache les griffes, ça se pratique au Canada mais c’est interdit en France et considéré comme une pratique barbare). On nous a refusé plusieurs appartements de ce fait.
  3. Le marché à Ottawa s’est extrêmement tendu ces derniers mois, même l’agent en était estomaqué : certaines annonces restaient à peine 4h sur le site avant d’être retirées car le logement était loué. Les prix de l’immobilier ont de ce fait fortement augmenté, ce qui limitait nos choix.

Dans nos critères à la base, nous voulions un logement à moins de 1500CAD avec une chambre d’amis, en centre-ville. Irréaliste.  Nous avons rapidement accepté d’augmenter notre prix de loyer et d’oublier la chambre d’amis. Au total, nous avons considéré 21 appartements sur le site de l’agence, candidaté pour 4 et été refusés sur 3.

Nous avons obtenu un logement alors que nous n’y croyions plus vraiment.

Il nous coûte 1700CAD par mois, pour une cuisine ouverte sur salle, une chambre, une salle de bain, un balcon, un locker et une place de parking. L’eau, l’électricité ainsi que le chauffage (électrique) sont inclus dans les charges. L’immeuble contient une piscine, une salle de sport, un sauna, une salle de billard, un patio, une « party room » que l’on peut louer, ainsi qu’une salle de lecture avec bibliothèque. Les machines à laver sont dans une salle à part et sont payantes.

Il faut régler deux mois de loyer à l’avance (le premier et le dernier mois de loyer), par contre le principe de dépôt de garantie n’existe pas en Ontario. Si le bien est dégradé, c’est la justice qui doit le déterminer et déterminer le prix du préjudice subi.

Les baux sont d’un an par principe, pour partir avant il faut l’accord du propriétaire.

Il faut également souscrire à une assurance, et dans le cas présent nous avons payé pour une année complète.

Il n’y a pas vraiment d’état des lieux à l’entrée, ce qui était très surprenant pour nous. Nous avons donc pris des photos des « petits détails » abîmés au cas où.

Nous avions un super agent immobilier, en la personne de Fred Jaja (recommandé par le lycée), qui nous envoyait des vidéos des appartements qui nous plaisaient, qui faisait le relais avec les propriétaires et leurs propres agents, qui nous conseillait avec beaucoup de bienveillance. C’est une pépite et si jamais vous venez sur Ottawa, nous vous conseillons vraiment de passer par lui. Il est super disponible et c’était tellement rassurant pour nous de pouvoir compter sur lui sachant que nous étions loin.

Edit du 7 septembre : et il est tellement adorable qu’il nous a fait livrer un gift basket pour nous féliciter d’avoir trouvé un appartement et nous remercier d’être passés par lui

Le gift basket de Fred Jaja

Nous avons acheté nos billets d’avion en juillet. La crise actuelle a fait fortement augmenter le prix des billets. Nous n’étions pas très flexibles sur les dates, ce qui a probablement joué (cependant nous avons eu les billets les moins chers de la semaine en partant le mardi).

Nous avons réservé via Air-Transat deux billets pour un vol Paris-Montréal Trudeau pour 1875€ aller simple. A ces 1875€ il faut ajouter 90€ pour le transport de notre chat avec nous en cabine. Sur ce point, Air Transat n’est pas optimal car il est impossible de réserver en ligne pour un animal. Il faut absolument passer par la hotline (1h20 d’attente, pour une communication en direction du Canada et le hors forfait qui va avec).

Nous avons pris l’option « plus », parce qu’elle nous permettait d’avoir un bagage de 23kg supplémentaire additionné à celui déjà compris dans le prix de base. L’option plus permet également d’avoir l’embarquement prioritaire, le déchargement des bagages en priorité, une collation supplémentaire à bord ainsi qu’un kit avec une couverture, des écouteurs et un oreiller gonflable.

Nous ne voulions pas faire la correspondance Montréal-Ottawa en avion, donc nous avons loué via Avis une voiture afin de faire ce trajet. Il nous en a coûté à la base 169€ (nous y reviendrons plus tard) en passant par la plateforme « Kayak »

Pour partir nous avions donc 4 valises de 23kg, le sac contenant notre chat, un sac à dos de 10kg pour le Lez’art, une sacoche à ordinateur pour le Castor (qui n’avait pas le droit à un bagage cabine de 10kg puisqu’elle avait le chat) et une autre pour le Lez’art.

Nous avons empaqueté tout ce qui nous semblait nécessaire : vêtements, produits d’hygiène et médicaments, ordinateurs, appareil photo, caméra, switch, du linge de lit, nos papiers, un bac à litière et une gamelle pour le chat, nos matelas et oreilles de trek, du thé, une tasse, et c’est un peu tout.

Le reste de ce qui nous semblait nécessaire mais ne passait pas dans nos valises est stocké chez les parents du Castor, dans l’attente d’expéditions par la poste.

Sur le moment, il ne nous paraissait pas « économique » de payer un envoi par conteneur de nos possessions en France. D’autant que nous ne pouvions importer nos voitures car elles avaient moins de 15 ans, ce qui est interdit au Canada.

Nous verrons à l’usage, une fois « remeublés » si ce calcul était intéressant ou non.

Avant de partir, il a fallu résilier les contrats : eau, EDF, contrats SFR (et c’est loin d’être terminé, ces derniers malgré une lettre recommandée avec accusé de réception refusent de résilier notre box), assurances, abonnements divers.

Nous avons gardé un compte joint en France et nous avons dû résilier nos livrets de développement durable car comme nous n’étions plus résidents français nous n’y avions plus le droit. Nous avons pu garder notre livret A.

Il fallait également penser à re-expédier notre courrier, informer les impôts de notre changement de résidence et essayer de démêler comment la situation du Lez’art quant à l’emploi.

Un des futurs collègues du Castor nous avait proposé de loger chez lui, car notre bail ne commençait que le 1er septembre. Nous avons longuement tergiversé, ne voulant absolument pas être une « nuisance » pour qui que ce soit. Mais les prix des airbnb sur place étaient tellement prohibitifs que nous avons accepté cette généreuse invitation.

A date du 16 août, nous étions sans résidence effective en France, le départ approchait. Nous avions nos papiers, nos billets d’avion, un logement temporaire sur place.

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