6 mois sur place, il faut reconnaître que nous avons passé la période d’adaptation sans sérieux “coups au moral”, ni nostalgie de la mère patrie que certains peuvent ressentir.

Cependant, notre blog est à destination de ceux qui voudraient tenter l’expatriation et nous allons apporter notre petite pierre à l’édifice.

Quand le Castor avait préparé son dossier pour le Codofil, elle avait eu une réunion de présentation qui mettait en garde ceux qui se portaient candidats contre un fort coup de déprime très probable au alentours de novembre, quelques mois après l’arrivée en expatriation.

Il avait été soulevé les suivants

=> Difficultés fréquemment rencontrées en Louisiane :

  1. Eloignement familial (accru au moment des fêtes de fin d’année, anniversaires etc)
  2. Changement d’activité professionnelle (car façons de faire différentes même au sein d’un même corps de métier, ici l’éducation)
  3. Rôle du conjoint (quel objectif dans le projet de mobilité ? )
  4. Difficultés liées à l’environnement (choc culturel, frustrations liées aux déplacements, langues et communication, confiance en soi)
  5. Climat & faune (alligators, moustiques, chaleur, humidité)
  6. Décalage entre l’idéalisation du projet et son vécu réel
  7. Situation matérielle (baisse des revenus si le conjoint ne trouve pas un emploi sur place)

Ce qui est assez intéressant, c’est de voir que dans un contexte différent, pas mal de choses pourraient s’appliquer.

En l’état actuel des choses, nous survivons plutôt bien. Nous avons craint Noël et son éventuel “coup de mou” loin de la famille, mais cela s’est bien passé. Et en vérité, la famille du Castor ainsi que nos copains ont massivement pour projet de venir nous voir et entre mai et octobre, nous affichons complet. Cela nous fait plaisir et nous avons hâte de faire découvrir notre nouveau pays à tout le monde.

Nous avons tiré le meilleur parti possible du climat (pour la faune, en ville et au Canada c’est moins marqué que pour la Louisiane probablement), et nous venions aussi en grande partie pour ce climat enneigé et froid. Nous avons surmonté notre tendance à l’indépendance et nous sommes intégrés dans de nouveaux cercles de copains et nous avons une vie sociale plus développée qu’en Bourgogne où la plupart de nos copains étaient à plus de 4h de route.

Par contre, il existe de manière évidente des petites frustrations liées à la situation matérielle (le coût de la vie encore plus élevé qu’anticipé), quelques mini-chocs culturels à base d’ouverture de boîtes de conserve et d’autres “double fenêtres mais surtout une véritable fatigue.

Cette fatigue est la conséquence de nombreuses choses avant l’arrivée :

  • Une préparation en quelques mois qui fût extrêmement intense. De la remise en état de notre maison en vue de sa location, les travaux réalisés entre avril (réponse positive pour Ottawa) et le 23 août (date du départ théorique) furent nombreux et intenses. Vider la maison fût un travail de longue haleine. Les vacances posées n’en furent pas.
  • Organiser notre mariage ‘en secret’ et gérer tout ce qui allait avec cette grande fête d’au-revoir entourés de ceux que nous aimons a été aussi gratifiant sur le moment que cela fût fatiguant en amont.
  • Le processus d’immigration est fatiguant : faire les papiers, les déposer, stresser d’attendre les visas, aller plusieurs fois à Lyon pour les démarches est chronophage. Ce furent quelques nuits d’insomnie à se demander si cela allait passer.

Mais aussi de plusieurs éléments après l’arrivée :

  • Se meubler et vivre en camping
  • Faire toutes les démarches administratives dans un temps contraint

Le tout sans véhicule, et sans internet au début.

Mais surtout, le gros morceau c’est…. s’adapter.

En fait, on sous estime beaucoup la gymnastique mentale nécessaire pour toutes les micro-adaptations dans un nouvel environnement, majoritairement dans une langue qui n’est pas notre langue maternelle même si nous la maîtrisons globalement.

L’apprentissage d’un nouveau plan de lieu de vie, nos nouveaux territoires du quotidien, les courses, les loisirs, la vie quotidienne, les usages… rester ouvert à tout, être surpris, critiques parfois sans être médisants.

S’adapter, aux nouveaux modes de calcul, aux nouvelles unités, aux nouvelles pièces et aux nouveaux billets.

S’adapter aux normes sociales (comment dit-on “bon courage” aux employés de caisse, que répondre à un “how are you” posé tout le temps, par n’importe qui même les employés libre service de farm boy). S’interroger en permanence sur le montant du pourboire à laisser.

S’adapter aux usages dans les cinémas, à ne pas comprendre ce que les autres peuvent parfois trouver drôle et que l’on trouve triste dans certaines situations,.

S’adapter au fait qu’il faut ajouter les taxes, toujours.

S’adapter au fait que les lois ne sont pas les mêmes d’un côté à l’autre de la Rivière (Québec et Ontario).

Ces micro-adaptations ont lieu jusque sur le lieu de travail du Castor, car si sur le papier elle exerce le même travail que celui qu’elle exerce depuis 2013, il existe quelques différences réelles qui relèvent du fait qu’un établissement français à l’étranger est un hybride entre des façons de faire à la française et une adaptation à des réalités locales.

Ajoutez à ça l’attrait pour la découverte car tout ici est nouveau, on veut en profiter au maximum et on prend parfois le risque de tirer un peu sur la corde. Hors de question de rester un week-end à ne rien faire car on veut saisir toutes les opportunités. Mais le corps a parfois besoin de repos.

Et on a beau se dire la semaine “ce week-end, on ne fait rien, on dort“, la réalité nous rattrape : on écume le site de la ville, on regarde la météo et on embarque dans un nouveau plan !

Il y a aussi ces petits stress qui sont liés au paiement des impôts ici et en France, qui, tant qu’on ne l’a pas fait la première fois, génèrent une certaine fatigue.

Qu’on se rassure, on ne reviendrait en arrière pour rien au monde. On découvre plein de choses, on fait des découvertes et des expériences, des rencontres humaines si enrichissantes, et on change enfin notre quotidien.

Maintenant, il faut avoir conscience que c’est une expérience parfois épuisante qui nécessite d’être flexible et ouvert à la découverte, à la surprise et d’être adaptable

You may also like...

2 Comments

  1. Marie Christine Regnault

    Hey Beaver !
    Thanks for the killing blogging ! You’re still so amazing !
    Following you and missing you.
    See you Gorgeous and Jo 😎
    Marie

    1. Hi dearest Marie,
      Thanks a lot for your kind comment ! We still have a lot to write about here, hope you’ll enjoy the next posts !
      Miss you too, hope everything is going great for u
      See you dear, DEAR Marie !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *