Comme diraient les Starks dans une série que tout le monde a décidé d’oublier “Winter is coming”. Depuis mi-octobre, les avertissements des locaux et des adoptifs installés depuis longtemps résonnaient à nos oreilles. Il fallait se préparer à affronter l’hiver, acheter de l’équipement et du matériel.

Alors pour être bien honnêtes, au plus bas nous ne sommes descendus qu’à moins quinze. L’hiver peut-être bien plus froid ici.

Les vêtements

Le Castor s’est payé un manteau en plumes Ralph Lauren et le Lez’art un Calvin Klein. Et la plupart du temps, nous avons trop chaud avec. Pas encore besoin de la fameuse technique de l’oignon, un simple pull sous ces manteaux bien épais est amplement suffisant pour faire face à la température. Et preuve que l’on s’habitue à tout, quand il fait 0 on trouve qu’il fait bon.

Nous avons investi à Décathlon dans des sous couches techniques à mettre sous les pantalons ou sous les pulls et la mère du Castor lui a envoyé un Damart mais nous n’en avons pas vraiment eu besoin, même quand nous sommes allés dans la neige.

Le Castor est toujours en robe, elle a donc acheté des collants un peu plus épais et surtout des paires de guêtres en laine qui sont devenues ses meilleures amies depuis fin novembre. Le Lez’art a toujours ses jeans à trous et c’est parfois un peu trop frais au niveau des genoux.

On a par contre besoin de bonnes chaussettes pour éviter de se refroidir les extrémités, et les gants de France ne sont pas assez chauds. Il faut d’ailleurs envisager d’en avoir plusieurs paires pour alterner d’un jour sur l’autre afin de les laisser sécher s’ils s’humidifient à cause de la neige.

Niveau chaussure, le Castor a une paire de “Docs Moumoutes”, des Doc Martens avec intérieur fourrure et le Lez’art s’est acheté des chaussures de neige à Décathlon. Tout ceci est suffisant pour la neige et le froid que nous avons eu pour le moment.

Enfin, il est indispensable d’avoir un bonnet (appelé une tuque ici) et les écharpes en laine sont également bien utiles.

Ce que l’on constate, c’est que le froid c’est vraiment une question de ressenti : certains copains/collègues ressentent bien plus le froid que nous. Mais il faut se dire qu’ici il y a vraiment de bons vêtements.

Et l’adage ici dit d’ailleurs “il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais vêtements”.

Les activités hivernales

Marcher

Nous avons eu notre première belle bordée de neige du 15 au 17 décembre. Il est tombé 38cm de neige à Ottawa. Autant dire que nous étions émerveillés de toute cette neige. Se promener dans la ville était déjà exceptionnel (mention spéciale pour le parc de la confédération sous ses lumières de Noël), nous avons eu le plaisir de la voir se transformer. Notre ville, déjà peu bruyante de notre point de vue d’européens est devenue assourdie par la couche de neige. Seul le ballet des saleuses et déneigeuses venait troubler le silence mat qui s’était installé.

Le parc de la Confédération

Cela fait aujourd’hui une semaine, et si les routes ne sont plus enneigées, les parcs, les trottoirs et les bords de chemins sont encore sous une épaisse couche neigeuse.

Nous avons décidé d’en profiter au maximum en allant au Parc de la Gatineau, le parc national qui se situe à 20min de route de chez nous. Nous aurions pu prendre les navettes de bus, mais depuis chez nous vers le centre des visiteurs, il n’en passe que 3 par jours (8h30, 11h30 et 17h30 dans un sens comme dans l’autre) et la dernière passe après la nuit. Nous n’étions pas assez confiants pour rester en forêt après la nuit à attendre le bus.

Aussi, nous avons loué un communauto et avons commencé par un petit tour fléché “facile” depuis le centre des visiteurs du parc. Histoire de “tâter le terrain” et de voir si nous pouvions marcher dans la neige qui tombait encore à ce moment. C’était féérique de se retrouver au milieu de la nature dans cette neige encore immaculée. Un gros coup de coeur.

Nous avons ensuite repris la route vers le domaine Mackenzie King afin d’aller se promener à un autre endroit du parc, profitant de la mobilité offerte par la voiture que nous n’aurions pas eue avec le bus. Nous avons donc marché au travers du domaine, près des ruines (façon Violet le Duc les ruines), de la chute Lauriault et jusqu’au lac Mulvihill complètement gelé et désert. D’ailleurs une vraie différence avec notre première visite cet automne c’était…. que c’était quasiment vide. Nous avons croisé peu de monde, étions seuls face aux points d’intérêt et c’était très agréable pour les associaux que nous sommes souvent.

Marcher dans le parc de la Gatineau est gratuit, mais l’hiver peu de chemins sont à destination des marcheurs et il ne faut pas avoir peur d’avoir de la neige jusqu’au genoux.

Les activités plus répandues sont plutôt les raquettes, le ski de fond et le vélo de neige, activités pour lesquelles il faut acheter un pass journalier ou saisonnier pour le parc. On peut aussi faire du ski alpin à Camp Fortune. Nous ferons probablement tout cela plus tard dans la saison, notre plaisir pour l’instant c’est de marcher dans la neige, et d’avoir la sensation d’être dans un film.

Le patin

Nous avions tout deux fait du patin dans l’enfance avec plus ou moins de réussite. Ici, c’est un sport national et le Canal Rideau dans ses meilleures années devient même la plus grande patinoire du monde s’ils parviennent à ouvrir les 8km de manière sécuritaire (ce qui dépend évidemment de la couche de glace et donc du temps). Mais la ville voit fleurir des patinoires de quartier un peu partout. Nous en avons une proche de chez nous sur Bronson Avenue mais c’est une patinoire non réfrigérée et il n’a pas encore gelé assez. Les habitants qui s’en occupent prévoient une ouverture autour du 27 décembre.

Cependant la patinoire de l’hôtel de ville qui est réfrigérée est déjà ouverte.

Nous avons donc acheté des patins chez Canadian Tire

Le Castor a pris des patins de patinage artistique, qui ont un cran pour s’arrêter brutalement et de vriller.

Le Lez’art a pris des patins de hockey, qui sont arrondis des deux côtés et dont la lame est plus court. Le chausson est différent (rembourré pour les patins de hockey), et ils permettent des accélérations et changement de direction rapide.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous avons fait deux séances sur la “patinoire des rêves” (son vrai nom) de l’hôtel de ville. On y croise des gens extrêmement à l’aise sur la glace, qui patinent rapidement et sont parfois même un peu dangereux tant ils ne regardent pas autour d’eux. Des enfants désespérants par la facilité avec laquelle ils se déplacent, qui patinent comme ils marchent. Et des gens accrochés aux barrières, qui apprennent comme ils peuvent. Et nous ? Et bien, nous ne sommes pas accrochés aux barrières mais le freinage est laborieux. On verra à la prochaine séance.

Il paraît qu’il existe des leçons dans les centres communautaires mais il faut s’inscrire bien en amont de la saison hivernale ce que nous n’avons pas fait.

Echapper à l’hiver

Les musées

Pour échapper à l’hiver, rien de mieux que les musées. En ce début de saison nous en avons visité deux

Le musée Canadien de la Guerre

C’est le musée le plus proche de chez nous, à quelques encablures de notre appartement. Comme nous avons acheté un pass annuel au musée Canadien de l’Histoire, nous avons mécaniquement un pass pour le musée de la Guerre puisque les deux pass sont liés.

Nous avons passé deux heures dans le musée, et nous l’avons à peine effleuré. De l’exposition principale qui compte 5 espaces, nous avons à peine fait le premier qui part de la conquête du Canada jusqu’au début de la guerre des Boers à laquelle le Canada a participé. C’est là que nous en avons appris plus sur la bataille des plaines d’Abraham à Québec où la face du monde fût changée par cette piteuse défaite française et la fin de la “domination” française sur la Nouvelle France. Nous avons eu la chance de tomber sur une super guide du musée qui expliquait à la demande l’usage des “outils de chirurgie” durant la guerre mais qui a ensuite répondu à nos questions sur la Révolte des Patriotes. Tout un pan de l’histoire Canadienne qui est totalement inconnu outre Atlantique.

Nous savons que nous reviendrons car il nous reste encore une grande partie du musée à faire et le Castor a hâte de faire la partie sur la Guerre Froide, beaucoup moins documentée dans les musées de France.

Le musée des Beaux-Arts

A la faveur d’un pass gratuit récupéré par l’entremise d’un collègue-copain du Castor, nous avons pu visiter le musée des Beaux-Arts.

C’est un très beau musée et comme d’habitude, une après-midi de visite (4h) n’a pas été suffisante pour en faire le tour. Nous avons priorisé les salles dédiées à l’Art Canadien de la conquête à nos jours et les salles dédiées à l’Art Contemporain.

Les patios entre les salles du niveau 0 sont superbes, nous avons eu l’occasion également de voir de très belles oeuvres des premiers peuples mais aussi des oeuvres du XVIIIè dont une que nous avons retrouvée deux jours plus tard… dans le jeu vidéo auquel le Lez’art joue actuellement. La vie a des coïncidences intéressantes !

C’est un beau musée. Comme souvent, il y a une diversité dans les oeuvres présentées qui permet de toujours trouver quelque chose à son goût. Nous publions ici quelques oeuvres que nous avons aimées ou qui nous ont marquées afin de montrer les différents horizons que ce musée permet d’aborder.

Nous avons encore bien des choses à découvrir de l’hiver (les raquettes, le ski ici… le chien de traineau qui sait !). Mais avant cela, nous avons un prochain article qui viendra sur la préparation du “temps des fêtes” à Ottawa.

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